La 4 de couv :
Quelque part en Cisjordanie, entre la Ligne verte et la « ceinture de sécurité », une patrouille israélienne est assaillie par un commando palestinien. Un soldat tombe sous le feu, un autre est enlevé par le commando bientôt en pleine déroute… Blessé, sous le choc, l’otage perd tout repère, en oublie son nom. C’est, pour lui, la traversée du miroir.
Seul survivant, sans papiers, en vêtements civils et keffieh, le jeune homme est recueilli, soigné puis adopté par deux Palestiniennes. Il sera désormais Nessim, frère de Falastìn, étudiante anorexique, et fils d’Asmahane, veuve aveugle d’un responsable politique abattu dans une embuscade.
C’est ainsi que Nessim découvre et subit les souffrances et tensions d’une Cisjordanie occupée...
Extraits :
« C'était la première fois depuis l'enfance qu'elle partageait sa chambre avec un homme. Elle éprouvait une torsion, presque une douleur au niveau du diaphragme. Cette promiscuité ne la rebutait pas ni ne l'effarouchait, mais perturbait une perception coite et presque religieuse de l'espace. La nuit derrière les murs était son refuge ordinaire. Elle y recouvrait cette liberté égale au néant, dans la pensée des disparus. La moindre présence, fût-ce celle d'un chat, accaparait vite toute sa vigilance et l'excluait bientôt d'elle-même, comme si d'autres yeux, une autre intention, s'appropriaient le vide de son âme pour des enjeux inconciliables. »
« L'esprit ailleurs, elle saisit une poignée de lentilles sur la table pour les égrener entre deux doigts. Le fracas des blindés sur la route bitumée des colons ne l'effraie guère. Plus rien ne saurait l'inquiéter. Les années ont éloigné d'elle toute forme d'espérance ou d'intérêt. Sans rien montrer, pour ne pas souffrir, elle s'est endurcie jusqu'au détachement, avec une désinvolture alerte, presque inhumaine. La plus grande violence est celle qu'on s'inflige. Délibérément, depuis sa douzième année, à force d'ascèse ingénue, elle n'est plus de ce monde. L'état d'apesanteur totale auquel elle aspire se confondrait assez avec la grâce des martyrs. »
« L’idée, c’est de se faire éclater dans un bus ou dans un marché, poursuit Omar. Je sais où trouver les ceintures d’explosifs. Il ne faut pas regretter cette vie d’opprimé. Plus tu fais de morts chez les sionistes, plus tu montes vite au paradis : c’est comme un carburant »
A mon humble avis:
Petit roman sur une terre en guerre . Israël / Palestine . Quand Cham le soldat Israëlien devient Nessim le palestinien . Il est question là de culture et d’identité .Traité avec délicatesse un sujet aussi violent est une gageure réussit par l’auteur . Tout est dit , la rage de ces palestiniens humiliés ou celle des ces israëliens qui combattent pour leur patrie . C’est ce mélange subtil qui fait le charme de ce court roman . Avec des personnages aussi intense que cette veuve aveugle Asmahane et de sa fille Falastin . Passionnant et poignant. Un vrai roman sur un conflit qui dure . A lire évidement .