La quat de couv:
« Il y a quelques années, je sortais dans la rue avec une étoile de David autour du cou. J étais fière de m appeler Esther Vidal et je ne baissais pas la voix pour dire mon nom. Nous n étions pas en danger dans la ville. Ni agressés à la sortie de l école, de la synagogue, ou chez soi. Traiter quelqu un de sale juif était un tabou. Je ne pensais pas qu il pût y avoir dans Paris des manifestations contre les juifs.
À vrai dire, je n aurais même pas imaginé que l on puisse entendre, lors d une manifestation, « À mort les juifs ».
L'histoire d'une femme, le destin d'un peuple : sur fond d antisémitisme et de retour de la haine, le nouveau roman d Éliette Abécassis se présente comme une double histoire d amour. Celle d Esther avec la France. Celle d Esther avec Julien, qui est écrivain. À travers une épopée personnelle et collective, qui la mènera sur le chemin de l'histoire de sa famille en France, la narratrice se pose la douloureuse question de devoir quitter son pays.
Un roman choc sur le syndrome d'une société qui sombre dans la barbarie.
Extraits:
"- On ne leur enseigne plus aucune morale. Voilà le problème.
S'ils n'ont d'intérêt que pour leur téléphone portable, s'ils n'ont pas de respect pour le professeur et pour autrui de manière générale, alors ce n'est pas le moment de rabaisser le niveau général.
Comme le dit Platon, "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent rien au-dessus d'eux, l'autorité de rien et de personne, alors, c'est là, en toute beauté, et en toute jeunesse, le début de la tyrannie."
« J’entends : « À mort les Juifs. » Je n’entends plus rien. La tête me tourne et tout avance au ralenti. C’est comme si j’étais en train de filmer cette séquence. Ou comme si j’étais moi-même dans un film. Je ne parviens pas tout à fait à en avoir conscience. Puis j’ai le vertige. J’ai du mal à respirer, je sens l’angoisse qui monte et l’attaque-panique me couper le souffle. Je ne peux plus respirer, sortez-moi de là. Une voix crie : « Quitte ton pays. »
"Ils avancent, ils cherchent la synagogue. Ils disent qu’ils vont tuer tout le monde. Une boutique brûle, on me dit que c’est une épicerie. Cocktails Molotov et cagoules, une pizzéria, une pharmacie. Les gens courent devant moi. Les policiers sont là, les autres ont des barres de fer, des manches de pioche et des projectiles. Ils attaquent des synagogues, ils sont prêts à lyncher n’importe qui. C’est une foule qui veut du sang. Qui recherche du sang."
"À l’intérieur de la synagogue, cent soixante réfugiés. Des jeunes des Services de protection de la communauté juive les défendent. Les gens sortent, la peur dans les yeux, par petits groupes. Je les suis, sans savoir où ils vont, sans savoir où je vais. J’avance pas à pas, je trébuche, je me rattrape à quelqu’un, devant moi."
"Nous sommes en plein été, pourtant il fait si froid que l’on se croirait au mois de novembre. Il se met à pleuvoir. Une pluie tombe sur mon visage, brûlé par les gouttes glacées. »
« Il y a quelques années, je n’avais pas peur en emmenant mes enfants à l’école. Je ne pensais pas à leur dire de ne pas révéler qu’ils étaient juifs. Je ne leur disais pas « chut » quand ils en parlaient dans la rue ou le métro. Je ne voyais pas leurs yeux étonnés me demander « pourquoi, maman, il ne faut pas dire qu’on est juifs ? ».
« Ecoutez-moi bien, madame Vidal, je suis le premier à croire dans la valeur de l'enseignement, sinon je ne ferais pas ce métier depuis trente ans. Cependant, les valeurs de nos élèves sont: Apple, le nouveau Mac, le nouvel iPhone, les nouvelles applis, la technologie d'une façon générale comme force morale.
Les élèves sont fiers d'avoir le nouvel iPhone car cela signifie qu'ils sont intelligents, insérés socialement, branchés d'une certaine façon, et surtout nantis de l'arme qui permet de comprendre et d'influencer le monde dans lequel nous vivons.
Alors je peux vous dire que vos valeurs, ils s'en tapent! »
Et aussi:
2014: " Un secret du docteur Freud ".
2013: " Le palimpseste d'Archimède ".
2011: " Et te voici permise à tout homme ".
2011: " T' es plus ma maman ".
2011: " Je ne veux pas dormir ".
2010: " Une affaire conjugale ".
2009: " Le messager ", avec Mark Crick.
2009: " Sépharade ". Prix Alberto Benveniste 2010.
2009: " Il a tout et moi j'ai rien ".
2008: " Mère et fille, un roman ".
2007: " Le livre des Passeurs ", avec Armand Abécassis.
2007: " Le corset invisible ", avec Caroline Bongrand.
2005: " Un heureux événement ".
2004: " La dernière tribu ".
2003: " Clandestin ".
2002: " Mon père ".
2001: " Le trésor du temple ".
2000: " La répudiée ".
1998: " Petite métaphysique du meurtre ".
1997: " L' or et la cendre ".
1996: " Qumran ".
A mon humble avis:
Spécial feuj !!!! Faut-il partir en Israël. J'ai adoré tous les livres d' Eliette Abecassis . Mais cette fois je n'ai pas vraiment adhéré . Le livre se lit facilement avec une argumentation sans faille . Et pourtant je n'ai pas accroché . Mais rien n'enlève le talent d'un auteur . Alors, à lire peut-être .
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
« A chacun son histoire, à chacun ses raisons. Les choix d'une vie sont uniques et individuels et dictés par ses propres convictions et personne ne devrait me dire ce que je dois faire ou pas. Vivre en France me plaît. Je suis juif, je ne parle pas hébreu et je ne considère pas Israël comme mon pays. Ma culture est Française teintée par ses racines orientales. Pourquoi devrais-je quitter un pays que j'aime, une culture qui me va très bien pour en consolider une autre qui, à priori, n'est pas la mienne. Sioniste pas sioniste, encore une discussion stérile car vous ne ferez jamais changer d'avis un fervent. Peut–on enfin comprendre que pour moi être juif et français n'est pas incompatible, et que j'aime Israël sans pour autant vouloir y vivre et être tout a fait d'accord avec sa politique. Que mon pays c'est la France et que ne ne hais pas les israéliens, que je comprends que l' alyah soit un choix que j'accepte, mais que je ne partage pas.
P.L